Un départ canon en arrivant à Bonn

Quel départ ! Tout ce qui me semblait compliqué s’est transformé en excellente expérience à mon arrivée dans la ville allemande.

Mercredi 8 juillet

Les anglophones ont une expression parfaite pour décrire les bons départs: hit the ground running. C’est ce qui m’est arrivé à Bonn, peu après l’atterrissage à l’aéroport de Cologne.

La donne aurait pu se compliquer rapidement. En sortant de l’avion, il manquait l’un de mes bagages enregistrés, mais il m’a été livré chez l’ami chez qui je passe quelques soirées avant d’emménager dans un logement.

Tout va pour le mieux. Un peu de repos lors des vols a préservé le niveau d’énergie. L’arrivée se fait à l’heure prévue. Mon ami vient me chercher à l’aéroport et me dépose chez lui.

Le soir même, j’ai un rendez-vous pour visiter un logement dans un quartier récent, à prix raisonnable. Il s’agit d’un match parfait. Ultra propre, bien disposé malgré la petite taille. L’ameublement et la décoration ont un thème blanc. Je suis à un rez-de-jardin, ce qui est à peu près idéal étant donné les grandes chaleurs qui frappent l’Europe l’été et la météo hivernale tempérée. J’ai une terrasse menant vers le jardin. Les verres, assiettes, ustensiles, serviettes, aspirateur et petits électroménagers sont fournis. Même quelques affaires de base comme du papier hygiénique et du savon pour les mains. La totale.

Je m’entends bien avec le propriétaire dès le départ et il est familier avec le Canada, qu’il a déjà visité. il me fait immédiatement confiance, à un point tel qu’il n’exigera pas de dépôt, de documentation complexe ou d’enquête sur mes finances. Il est mercredi et je peux emménager vendredi soir. Du rarement vu pour les expatriés qui cherchent à louer quelque chose ici.

bureau
L’espace bureau
cuisine
Cuisine
salon et lit
Le salon et le lit

Le dossier immobilier déjà réglé et le bagage en main, je peux réordonner mes affaires et préparer les prochaines étapes, en plus de finalement revoir cet ami qui est déménagé ici il y a quelques années.

Jeudi 9 juillet

Routine matinale et tout le monde part en ville pour vaquer à ses occupations. La mienne est de lancer une nouvelle vie, ce qui passe obligatoirement par l’ouverture d’un compte bancaire et par la mise en service de mon téléphone mobile avec un numéro local.

Une visite de 40 minutes à la banque de mon choix et je ressors avec les documents certifiant l’ouverture d’un compte. Je recevrai ma carte par la poste dans quelques jours. À quelques pas, je visite une boutique de télécoms. Vingt minutes plus tard, je ressors avec un compte de mobile qui sera en service dans… 15 minutes.

Lorsque l’on vous parle de l’efficacité allemande, il ne s’agit pas d’une légende urbaine. Il faut observer des règles claires mais compréhensibles ainsi que leurs coutumes. Lorsqu’on le fait, les dossiers avancent à une vitesse phénoménale. Comme les voitures sur l’autobahn.

Certains me disent que je suis chanceux. Je crois qu’il y a plus. Présenter un passeport canadien, un contrat d’emploi pour une organisation que les gens connaissent, parler un peu la langue et se plier aux exigences locales inspirent confiance.

Sur l’heure du midi et en après-midi, j’enfile un sandwich, je fais quelques achats qui seront utiles et je pars vers le centre-ville pour trouver des points de repère et commerces pour la suite des choses.

Poppelsdorfer Schloss
Le château Poppelsdorfer, vu lors de mon trajet.

Ceux qui me connaissent savent ce que je pense (de négatif) sur le transport en commun à Montréal. Le métro de Bonn (qui a la taille de Québec) est comme une BMW comparativement à la Lada montréalaise. À l’image de la ville, les installations publiques sont propres et bien signalisées. Les tableaux électroniques d’affichage vous indiquent clairement quel train passera, quand et vers quelle direction. De plus, le train passe à l’heure, sans interruption et sans chaleur torride. Ce n’est pas plein comme une boîte à sardines.

De plus, je peux marcher sur les trottoirs sans risquer de me faire frapper par un vélo. Lorsque je traverse la rue à une intersection, les automobilistes m’accordent la priorité, sans empiéter sur l’espace du piéton.

Tu comprends ?

métro Bonn
Une station de métro à Bonn, lors d’un moment tranquille. C’est propre, avec classe.

Tout le monde rentre en fin d’après-midi, après une journée passablement occupée.

Bref, ça roule sur des roulettes. J’envisage déjà une fin de semaine normale. Tout au plus, j’aurai à faire un peu de magasinage afin de «peupler» mon garde-manger et à explorer les environs.

Vendredi 10 juillet

Aujourd’hui, je m’attaque à un gros morceau. Je dois entreprendre les démarches afin d’obtenir un permis de résidence ou de travail.

Je me présente à 9h chez mon futur employeur, dont un représentant m’explique sommairement les particularités de mon statut et les lieux où je dois me rendre pour effectuer ma demande. En gros, les Allemands considèrent qu’un citoyen canadien a le droit d’être chez eux et de lancer ses projets, tout en préparant un changement de statut sur place. Un privilège accordé à peu d’étrangers.

Une visite à l’hôtel de ville m’apprend qu’il faut que je me pointe le bout du nez lundi prochain à 7h afin d’obtenir un rendez-vous. Je dois m’enregistrer comme résident de Bonn. Deux ou trois semaines plus tard, je serai considéré résident et je pourrai demander mon permis de travail. Les règles du jeu sont claires.

J’ai plusieurs heures devant moi, permettant de faire quelques achats de plus avant de m’installer. Je fais aussi des envois de documents importants par la poste. J’aurai bien quelques tâches administratives à faire une fois rendu dans mon nouveau logement, mais encore une fois, tout m’a bien été expliqué.

À 18h, c’est le temps de m’installer ! Nous arrivons après avoir fait quelques achats et quelques heures tard, je peux relaxer. J’habite maintenant à Bonn, avec ma propre adresse.

trinkgut Bonn
Le magasin Trinkgut est une excellente source de bière.
Haribo Store Bonn
Haribo, les gummy bears authentiques !

Samedi 11 juillet

Horaire des commerçants oblige – tout est fermé le dimanche – je dois compléter l’épicerie et passer par le magasin DM (imaginez une pharmacie canadienne sans le comptoir de prescriptions) pour d’autres produits courants. Avant de partir, je vois le propriétaire, qui me propose d’utiliser son vélo.

Je m’aperçois rapidement de l’utilité du vélo car la plupart des commerces sont à une bonne vingtaine de minutes de marche. Je fais trois voyages en à peine plus de deux heures. Tout est réglé. Je peux désormais vivre de façon normale. Je crois bien aussi que l’achat d’un vélo usagé s’impose afin de ne pas seulement compter sur le transport en commun pour tout.

Lors de mes déplacements, des étrangers me disent salut. Mon proprio est d’une générosité inhabituelle.

En effectuant mes achats, je m’adapte à un nouvel environnement. En magasin, il faut amener ses propres sacs de magasinage, sinon en acheter sur place. Lorsque l’on passe à la caisse, il est notre responsabilité de mettre la marchandise dans les sacs et la caissière scanne les items à une vitesse folle. Il faut réagir vite car les autres clients attendent. Le grand avantage est l’efficacité du système. La file et le temps d’attente sont généralement courts. Pas de niaisage.

Le samedi soir et le dimanche serviront à gérer des questions administratives, à faire un peu d’exercice et à relaxer avant d’amorcer la première semaine.

Comme vous pouvez le voir, cher lecteur, j’ai fait un départ canon à Bonn. Par l’entremise de messages privés, des amis me posent quelques questions auxquelles je veux bien répondre.

Est-ce que j’ai le blues en arrivant en Allemagne, après avoir quitté ma province/mon pays d’origine ? Pas du tout. J’aurais peut-être dû le faire avant. J’aime ce pays et je me sens à l’aise ici. Je crois avoir une compatibilité naturelle avec la culture locale. De plus, c’est une expérience fascinante de vivre à l’étranger.

Les gens sont-ils sympathiques ? Je n’ai vraiment pas à me plaindre, car la courtoisie est importante ici et car les gens à qui j’ai eu affaire jusqu’ici sont sophistiqués et sympathiques.

Gars et filles me demandent comment je trouve les femmes allemandes. Disons simplement qu’il n’y a pas une journée où je ne vois pas une blonde qui fait dire «ouf».

Willkommen in Deustchland.

Michel Munger

I am an experienced communicator who worked in journalism for 15 years at La Presse, the TVA Group and Le Journal de Montréal. I spent a year at the United Nations in Germany and now am an internal communications editor at DHL. I founded the Bayern Central blog in 2011 and ran it for seven years. Cyclist, beer and coffee snob.